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Collectif Laïque d'Eure et Loir - Page 14

  • 13 novembre: triste anniversaire

    Il y a trois ans, douze personnes ont été assassinées  dans les locaux de Charlie hebdo. D’autres crimes ont suivi. Le 13 novembre 2015, ce sont 130 personnes qui ont été sauvagement et lâchement exécutées. Parmi ces victimes deux Euréliennes : Marion Jouanneau et Djamila Houd. Selon le Mémorial que l’on peut consulter sur le site du journal « Le Monde », Marion Jouanneau avait 24 ans. Elle était de Chartres. Elle devait s’envoler dans quelques semaines pour visiter New York avec des amis. Djamila Houd avait 41 ans. Elle était de Dreux et travaillait chez une créatrice de mode parisienne. Elle avait une fille de 8 ans.  

    "Les membres du Collectif laïque d'Eure-et-Loir, réunis le 7 janvier 2016, avaient rendu public un discours. Il est toujours d'actualité. Le revoici, pour mémoire...

    Dès le 8 janvier 2015, le lendemain des meurtres des journalistes et caricaturistes de Charlie Hebdo, nous étions pour beaucoup d’entre nous déjà réunis sur cette même Place ou en d’autres lieux pour manifester notre émotion, notre indignation, notre volonté de défendre nos libertés. Car nous ne sommes pas ici seulement en la mémoire des victimes d’une barbarie aveugle. Nous sommes ici pour affirmer haut et fort notre détermination, pour affirmer que nous ne céderons jamais sur nos valeurs républicaines et nos principes laïques.  C’est un combat que nous menons avec force et vigueur. Le combat pour la liberté, pour l'égalité et pour la laïcité. Pour que chaque citoyenne et citoyen de France puisse choisir librement sa religion ou sa philosophie. Pour que chacun, chacune d'entre nous puisse à son gré changer d’opinion, mais aussi critiquer ou moquer celle des autres, y compris en utilisant la caricature et la satire devenues traditionnelles dans notre pays.

    C’est cela la liberté de conscience et d'expression garanties par la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 sous l'égide de laquelle nous sommes ce soir et sous l'égide de laquelle notre république s'est placée.  Tant qu'elle ne trouble pas l'ordre public c'est-à-dire qu'elle ne menace pas la vie de celles et ceux qui ne pensent pas comme nous, cette liberté doit être absolue. Et c'est bien là qu'est notre combat contre tous ceux qui voudraient nous terroriser.

    Ce combat, mené à la pointe de nos stylos et crayons, poursuivi là dans la rue n'est qu'un débat d'idée. Rien à voir avec les balles d'une kalachnikov. Ce sont leurs armes qui font couler le sang. Pas les nôtres. 

    Le combat que nous menons poursuit celui des fondateurs de la République. Dans la République française, les croyants les plus sincères peuvent vivre librement leur foi tant qu’ils ne prétendent pas dicter la loi. Et leur foi n'en est-elle pas plus authentique que dans ces pays où l’affichage de la croyance résulte de l’oppression étatique ou de la pression sociale ?

    Cette liberté est notre bien le plus précieux, à nous toutes et tous, quelque soit notre langue, notre culture, notre couleur de peau, notre religion, nos convictions. Elle a été conquise dans le sang et les larmes. Nous n’y renoncerons jamais". 

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    Marion Jouanneau; Djamila Houd Photo L'Echo républicain.

    Histoire populaire de l'Eure-et-Loir

    Le Cercle Condorcet-Viollette propose en ligne l'Histoire populaire de l'Eure-et-Loir 

    cercles_condorcet_RVB_couleur.jpgLes Cercles Condorcet sont affiliés à la Ligue de l'enseignement. Mouvement d'éducation populaire laïque, la Ligue est une confédération réunissant des Fédérations départementales, dont celle d'Eure et Loir.  La Ligue est aussi un mouvement d'idées. Les initiatives des Cercles sont accompagnés par une édition "Cercles Condorcet" sur Médiapart. La Ligue anime également une édition "Laïcité". 

     

  • La laïcité en Europe. Mainvilliers 6 décembre.

    La municipalité de Mainvilliers organise le jeudi 6 décembre, à 18h30 à l'Hôtel de ville, une conférence/débat sur le thème "La laïcité en Europe". Elle est organisée avec le concours du Cercle Condorcet Viollette d'Eure et Loir. L'intervenant est Charles Conte, membre du Cercle et chargé de mission laïcité à la Ligue de l'enseignement.

    Pilier de l’édifice républicain français, le principe de laïcité a souvent été considéré comme rétif à toute exportation hors de son champ géographique de développement. Ce relatif enfermement géographique peut s’expliquer par le caractère fondamentalement construit de la laïcité telle qu’elle s’est développée dans l’espace historique et juridique français. Aucune confusion n’est possible avec les concepts qui ont parfois été présentés comme ses synonymes ou ses équivalents, tels la tolérance, souvent pleine de condescendance, ou la liberté de conscience, préalable indispensable mais insuffisante à fonder seule la laïcité si ne vient la compléter un principe d’égalité en droit des individus. En outre, leur fait défaut le principe de séparation de l’espace public et de l’ordre des convictions individuelles. Pouvons-nous comparer la situation française avec celle d'autres pays européens ? 

    L'Excommunication de Robert le Pieux, peinture académique orientaliste de Jean-Paul Laurens, xixe siècle. Musée d'Orsay..jpg

    L'Excommunication du roi Robert le Pieux, par le peintre Jean-Paul Laurens. Cette oeuvre est exposée au Musée d'Orsay. Elle montre la puissance du pouvoir clérical au Moyen Age. 

    Histoire populaire de l'Eure-et-Loir

    Le Cercle Condorcet-Viollette propose en ligne l'Histoire populaire de l'Eure-et-Loir 

    cercles_condorcet_RVB_couleur.jpgLes Cercles Condorcet sont affiliés à la Ligue de l'enseignement. Mouvement d'éducation populaire laïque, la Ligue est une confédération réunissant des Fédérations départementales, dont celle d'Eure et Loir.  La Ligue est aussi un mouvement d'idées. Les initiatives des Cercles sont accompagnés par une édition "Cercles Condorcet" sur Médiapart. La Ligue anime également une édition "Laïcité". 

  • Banquet républicain le 25 mai

    Les banquets existent bien sûr depuis l’Antiquité. Mais lors de la Fête de la Fédération le 14 juillet 1790, ils prennent un sens nouveau puis  le nom de banquet républicain. Lors de ces repas l'accent est mis sur les trois principes de la devise républicaine : liberté, égalité, fraternité. En 1948 c’est une grande campagne de banquets qui mobilise et permet l’avènement de la II° république. La grande époque des banquets républicains fut bien sûr la III° République.

    Un jeune historien, Jean-Victor Roux, est l'auteur de "La table, une affaire d'État" paru aux éditions du Cerf et préfacé par la journaliste Raphaëlle Bacqué. Dans un entretien publié sur le site Aleteia, il rappelle cette histoire:  


    "Comment les banquets deviennent-ils au XIXesiècle une arme politique au service de la République ?

    Jean-Victor Roux : En 1789, les révolutionnaires reprennent les rites du banquet grec. À l’inverse de la table royale, hiérarchisée et exclusive, le banquet rassemble des citoyens c’est-à-dire des égaux. Au XIXe siècle, les républicains s’inscrivent dans cette filiation et voient également dans les banquets une pratique politique d’opposition qui permet de contourner les entraves à la liberté de réunion en créant un cadre semi-privé monnayant un droit d’entrée. La campagne des banquets de 1847, précipitant la chute de la monarchie en 1848, scelle le mythe du banquet dans le combat pour la République. Celle-ci utilise par la suite ce rituel pour montrer son unité, à travers ces territoires, à l’occasion du banquet du 22 septembre 1900, réunissant pas moins de 22 000 maires au jardin des Tuileries pour une célébration nationale s’appropriant les spécialités régionales.

    Vous montrez aussi dans votre livre que ceux-ci sont utilisés dans un combat anticlérical. De quelle manière ?

    Au début des années 1900, une fois la République établie, le banquet devient davantage thématique. Alors que l’un des principaux enjeux politiques est la séparation des Églises et de l’État, des banquets sont organisés pour défier le parti clérical. Le registre de la table relève en partie du défi envers l’ascétisme qui a longtemps caractérisé les dogmes religieux, les convives faisant bien peu de cas de la distinction entre jours gras et maigres. Le soin apporté à la rédaction du menu constitue une invitation pour les participants à aborder le thème de la séparation. Cela se poursuit même après le vote de la loi du 9 décembre 1905 qui est loin de mettre fin à une tension sociale qui devait se poursuivre pour encore des décennies. Un banquet organisé à Tours en 1910 est particulièrement éloquent. Outre la structure d’une messe (« introït », « offertoire », « élévation »…) qui remplace les traditionnelles divisions entre entrées, plats, desserts, le nom des plats (« langouste à la cardinale », « tête de veau sauce liturgique ») invite à la dérision. Le menu se termine par « ite missa est », qui marque d’ordinaire la fin de l’office, suivi du terme « français » renvoyant chaque participant à sa citoyenneté, et non à une quelconque croyance. Finir ainsi constitue une claire affirmation de la supériorité du temporel sur le spirituel.

    Cette tradition des banquets se perpétue-t-elle encore aujourd’hui dans les milieux anticléricaux comme ceux de La libre pensée ?

    Ce genre de manifestations perdure, et des associations engagées mettent toujours au goût du jour des « banquets laïques et républicains » et autres « banquets gras ». Si la question religieuse était au départ prégnante, elle me paraît aujourd’hui moins centrale et reléguée au rang de folklore. Les événements de ce type qui ont aujourd’hui le plus d’écho sont des banquets du 21 janvier, jour de la mort de Louis XVI, au cours desquels on partage une tête de veau qui symbolise la décapitation de la figure honnie".

    La tradition des banquets république perdure. Elle a aujourd'hui une dimension plus laïque que anticléricale. Elle a été importante en Eure et Loir, avec notamment les banquets Marceau. Elle reprend force et vigueur avec le banquet du vendredi 25 mai organisé par le Collectif laïque d'Eure et Loir. Il est précédé de la plantation d'un Arbre de la Laïcité. Voir notre article. 

    Exposition Universelle de 1900. Le jardin des Tuileries..jpg

    Le banquet des maires de France, au Jardin des Tuileries en 1900. 

    Son histoire est restée fameuse. Voir le site 

    Histoire populaire de l'Eure-et-Loir

    Le Cercle Condorcet-Viollette propose en ligne l'Histoire populaire de l'Eure-et-Loir 

    cercles_condorcet_RVB_couleur.jpgLes Cercles Condorcet sont affiliés à la Ligue de l'enseignement. Mouvement d'éducation populaire laïque, la Ligue est une confédération réunissant des Fédérations départementales, dont celle d'Eure et Loir.  La Ligue est aussi un mouvement d'idées. Les initiatives des Cercles sont accompagnés par une édition "Cercles Condorcet" sur Médiapart. La Ligue anime également une édition "Laïcité".