Le 11 novembre, entre mémoire et histoire
Le 11 novembre 1918 l’armistice est signé dans la clairière de Rethondes au cœur de la forêt de Compiègne. Il sera suivi du traité de Versailles sept mois plus tard. La Grande Guerre, la guerre de 14-18, aura vu les nations européennes mobiliser 60 millions de soldats. Dix millions de militaires et de civils mourront. Vingt millions seront blessés. L’Europe s’est dévastée dans un conflit fratricide. Portant l’héritage de ce massacre à l’échelle continentale, la mémoire, affective et subjective, rencontre l’histoire, qui se veut descriptive et objective. Maurice Genevoix et Erich Maria Remarque témoigneront, parmi des milliers d’autres. L’historiographie est abondante.
La dimension culturelle du mouvement laïque est souvent oubliée, même chez ceux qui s’en réclament. Sait-on en particulier qu’ils furent nombreux à s’intéresser aux fêtes civiles de façon approfondie ? Au début du siècle, une excellente revue en avait fait un objet d’études et de militantisme : les "Annales des Fêtes et Cérémonies Civiles". Marcel Sembat, Gabriel Séailles, Paul Grunebaum-Ballin (collaborateur d’Aristide Briand), Jules Renard…y collaborèrent ; la Libre Pensée comme la Ligue de l’enseignement y étaient représentées… ; Zola, Hugo, Rousseau y furent publiés… ; l’anthropologie, les arts, les lois, l’histoire y firent l’objet d’articles…
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