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L'architecture traditionnelle dans le Thymerais.

turpin B.pngUn article de Bernard Turpin. Paru dans la belle série de "La Gazette. Beauce, Perche et Thymerais" consacré au patrimoine eurélien. Ci-contre, assemblage de brique, grison et silex taillé (église de Châteauneuf).

Bernard Turpin, fondateur du café-théâtre Le Point-Virgule à Paris, animateur de la Compagnie des trois couleurs, auteur de "La main du diable", a fait l'objet d'un article sur le blog du Cercle Condorcet-Viollette. L'article ci-dessous "Les matériaux de construction de l'architecture traditionnelle dans le Thymerais est paru dans "La Gazette. Beauce, Perche et Thymerais". 

Le sous-sol du Thymerais est essentiellement constitué d’argile à silex. Les seules pierres de taille que l’on peut voir dans les bâtiments de prestige sont importées : pierre de Berchères (celle de la cathédrale de Chartres) ou calcaire blanc du Val-de-Loire. Le patrimoine architectural doit donc se contenter des matériaux tirés de son propre sol.
Le silex est observable partout. Ramassé dans les champs en quantités prodigieuses, il a permis de bâtir solidement les maisons, les églises, les manoirs. Aligné en lits réguliers, il est souvent enduit pour éviter les infiltrations d’eau. Parfois, comme en Normandie, il est taillé en carrés approximatifs, alternant avec la brique.
La brique, pierre artificielle fabriquée sur place à partir de l’argile, est présente partout ici, comme dans le monde entier : soit en chaînages d’angle ou bandeaux horizontaux, soit en façade dans les habitations plus riches. 
On trouve aussi dans les champs une autre pierre artificielle, le grison (ou roussart), conglomérat de cailloux ferrugineux, grossièrement taillé au sortir du sol et qui devient très dur au séchage. 

Le bois est assez rare, en raison de l’absence de forêts au sud du Thymerais. On trouve cependant quelques habitations à colombages, dont l’entretien est toujours problématique en raison de la fragilité du bois et de sa porosité aux infiltrations d’eau. 

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Maison de Châteauneuf, colombage remarquable, garni de tuilots

La terre argileuse est employée pour le remplissage entre les colombages (le hourdis). Elle est souvent aussi le matériau principal des maisons paysannes et des murets de clôture. Plus encore que le bois, la terre est sensible à l’eau. Les murs, généralement épais, sont montés sur un socle de silex isolant du sol, et coiffés pour être mis à l’abri des intempéries.
Architecture pauvre comme dans le Perche voisin, les bâtiments du Thymerais ne manquent pourtant pas de charme. Les bâtisseurs d’autrefois ont su tirer parti des formes, des couleurs et de leurs contrastes, au service de parements de fantaisie, de figures inventives (briques vernissées, dessins de losanges entre autres). Malgré la nature diverse des matériaux, il y a une unité de style, d’autant que toutes les toitures traditionnelles sont en petites tuiles de pays. Dans un camaïeu de couleurs chaudes, elles rejoignent la brique, la terre ou le grison.

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Façade de L’église de Maillebois : soubassement de grès, briques et silex taillés.

 

 

 

 

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