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Cercle Condorcet - Maurice Viollette - Page 41

  • Hommage a Jean moulin mort le 8 juillet 1943

    Jean Moulin. Né à Béziers le 20/06/1899 ; Mort à Metz le 08/07/1943

    Jean_Moulin.jpg


    Figure phare de la Résistance française lors de la Seconde Guerre mondiale, Jean Moulin a fait preuve d’un courage et d’une détermination sans bornes dans son combat. Il a organisé et unifié la Résistance au sein du CNR, naturellement convaincu que tel était son devoir de Français.

    De l’enfance aux études

    Jean Moulin est né le 20 juin 1899, à Béziers, au sein d’une famille d’universitaires. Il grandit dans l'insouciance de l'enfance, durant laquelle il montre de fortes aptitudes de dessinateur. Ayant obtenu son baccalauréat en 1917, il suit des études de droit à l’université de Montpellier, tout en travaillant au cabinet du préfet de l’Hérault.
    En pleine guerre mondiale, il est mobilisé et ainsi contraint d’interrompre ses études. Mais l’armistice est signé avant son premier combat, ce qui lui permet de reprendre son cursus et ses activités dès la fin de l’année 1919. Il obtient sa licence de droit en 1921.

    Une carrière administrative précoce

    Très jeune, Jean Moulin entretient une profonde passion pour la politique. Socialiste engagé, son père n’est sans doute pas étranger à un tel sentiment. En effet, il influe grandement sur les conceptions politiques de son fils et l’amène sur la voie républicaine. Particulièrement impliqué dans l’organisation du pays, Jean Moulin devient, dès 1925, le plus jeune sous-préfet de France, à Albertville, puis à Châteaulin.
    Déterminé et passionné, Jean Moulin s’investit dans ses fonctions et dans ses opinions politiques. Il devient chef du cabinet du Ministère de l’Air du Front populaire en 1936. Ainsi, au cours de la guerre d’Espagne, il n’hésite pas à soutenir les républicains. Ses qualités et son dévouement lui valent d’être nommé préfet d’Aveyron en 1937. Une fois de plus, il est le plus jeune français à assurer ce type de fonctions.

    L’entrée dans la Résistance

    En juillet 1939, Jean Moulin est nommé préfet de Chartres, peu de temps avant l’invasion du pays par les Allemands. Dès le début de la guerre, il demande à combattre pour la France en tant que sergent de réserve. Toutefois, il se heurte au refus de l’administration, qui le maintient à la préfecture.
    La France est envahie le 10 mai 1940 et Jean Moulin s’efforce de maintenir le calme en Eure-et-Loir. En tant que préfet, il va bientôt devoir faire un choix déterminant. En effet, en juin 1940, les nazis lui soumettent une déclaration selon laquelle un groupe de tirailleurs sénégalais appartenant à l’armée française aurait commis des crimes graves. Conscient de l’innocence des accusés, Jean Moulin refuse de signer le document.
    Ayant osé tenir tête à l’occupant, il est battu puis emprisonné. Son refus de collaborer l'amène à commettre un acte qui témoigne de son courage et de sa détermination : il tente de se trancher la gorge à l’aide d’un bout de verre. Il échappe à la mort de justesse, puis est révoqué par le gouvernement de Vichy en novembre 1940. C’est à cet instant qu’il fait concrètement ses premiers pas dans la Résistance.

    Sa mission : unifier la Résistance

    Moulin_pemiers_combats.jpgConvaincu de son devoir de lutte contre l’occupant, il se rend à Londres pour rencontrer le général de Gaulle, en 1941. Les deux hommes ne tardent pas s’accorder leur confiance et Jean Moulin se voit confier la lourde tâche d’unifier la Résistance dans le Sud de la France.
    Assuré d’un soutien matériel essentiel, il rejoint le pays dans la nuit du 1er au 2 janvier 1942. Il prend différentes identités, dont celles d’un agriculteur et d’un directeur de galerie d’art. Aux prix de grands efforts, il tente de rallier les différents mouvements de résistance entre eux et sous l’autorité du Général. Dans un premier temps, il contacte tous les chefs des différents mouvements de résistance. Ensuite, il s’efforce, après avoir créé l’Armée secrète (AS), de mettre en place différents services : parachutage, information, presse, transmissions, comité général d’études, noyautage des administrations publiques…
    Durant cette période, il semble que sa volonté et son courage aient naturellement pris le pas sur la fatigue. Doté d’une énergie inépuisable, il parvient encore à réunir les trois grands mouvements de résistance français, à savoir Combat de Henri Frenay, Franc-Tireur de Jean-Pierre Levy et Libération-Sud d’Emmanuel d’Astier de la Vigerie. Il les rassemble au sein du Mouvements Unis de résistance (MUR). Toutefois, les conflits entre différents chefs résistants ne lui facilitent la tâche.
    Après un bref retour à Londres au début de l’année 1943, où il rend son rapport au Général De Gaulle, il est ensuite chargé de mettre en place le Conseil national de la Résistance (CNR). Il s’agit en fait de réunir toutes les organisations (mouvements, partis politiques et syndicats) sous une même entité politique. C'est Jean Moulin lui-même qui en prend la présidence.

     

    Trahi, arrêté, torturé, tué

    Moulin_acte_deces.jpgLa première réunion du CNR se déroule le 27 mai 1943, à Paris. Mais les conflits au sein de la Résistance ne s’atténuent pas. Certains espèrent même pouvoir évincer Jean Moulin. Lorsque le chef de l’Armée secrète, le général Delestraint, est arrêté par l’occupant au début du mois de juin, Jean Moulin organise en urgence une réunion des responsables militaires à Caluire, afin de s'organiser en l’absence du malheureux.
    Le 21 juin 1943, la Gestapo envahit le lieu de rassemblement et arrête tous les participants. La trahison, ou dénonciation, semble évidente. Jean Moulin est emprisonné à Lyon et torturé pendant plusieurs jours. Malgré les souffrances abominables qu’il endure, jamais il ne donnera une quelconque information sur le mouvement qu’il a mis en place. Il meurt lors de son transfert en Allemagne, le 8 juillet 1943.
    Sans chercher la gloire ou une quelconque reconnaissance, Jean Moulin a lutté corps et âme pour libérer sa nation du joug nazi. Jusqu’à son dernier souffle, il a mené une résistance autant psychique que physique. Ses cendres reposent au Panthéon depuis 1964 et son combat héroïque reste à jamais ancré dans l’Histoire.

    Ce texte a été publié sur la page Facebook "Histoire et Devoir de Mémoire - Résistance et Déportation" gérée par Véronique Waddle. 

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    cercles_condorcet_RVB_couleur.jpgLes Cercles Condorcet sont affiliés à la Ligue de l'enseignement. Mouvement d'éducation populaire laïque, la Ligue est une confédération réunissant des Fédérations départementales, dont celle d'Eure et Loir.  La Ligue est aussi un mouvement d'idées. Les initiatives des Cercles sont accompagnés par une édition "Cercles Condorcet" sur Médiapart. La Ligue anime également une édition "Laïcité". 

  • Banquet républicain le 25 mai

    Les banquets existent bien sûr depuis l’Antiquité. Mais lors de la Fête de la Fédération le 14 juillet 1790, ils prennent un sens nouveau puis  le nom de banquet républicain. Lors de ces repas l'accent est mis sur les trois principes de la devise républicaine : liberté, égalité, fraternité. En 1948 c’est une grande campagne de banquets qui mobilise et permet l’avènement de la II° république. La grande époque des banquets républicains fut bien sûr la III° République.

    Un jeune historien, Jean-Victor Roux, est l'auteur de "La table, une affaire d'État" paru aux éditions du Cerf et préfacé par la journaliste Raphaëlle Bacqué. Dans un entretien publié sur le site Aleteia, il rappelle cette histoire:  


    "Comment les banquets deviennent-ils au XIXesiècle une arme politique au service de la République ?

    Jean-Victor Roux : En 1789, les révolutionnaires reprennent les rites du banquet grec. À l’inverse de la table royale, hiérarchisée et exclusive, le banquet rassemble des citoyens c’est-à-dire des égaux. Au XIXe siècle, les républicains s’inscrivent dans cette filiation et voient également dans les banquets une pratique politique d’opposition qui permet de contourner les entraves à la liberté de réunion en créant un cadre semi-privé monnayant un droit d’entrée. La campagne des banquets de 1847, précipitant la chute de la monarchie en 1848, scelle le mythe du banquet dans le combat pour la République. Celle-ci utilise par la suite ce rituel pour montrer son unité, à travers ces territoires, à l’occasion du banquet du 22 septembre 1900, réunissant pas moins de 22 000 maires au jardin des Tuileries pour une célébration nationale s’appropriant les spécialités régionales.

    Vous montrez aussi dans votre livre que ceux-ci sont utilisés dans un combat anticlérical. De quelle manière ?

    Au début des années 1900, une fois la République établie, le banquet devient davantage thématique. Alors que l’un des principaux enjeux politiques est la séparation des Églises et de l’État, des banquets sont organisés pour défier le parti clérical. Le registre de la table relève en partie du défi envers l’ascétisme qui a longtemps caractérisé les dogmes religieux, les convives faisant bien peu de cas de la distinction entre jours gras et maigres. Le soin apporté à la rédaction du menu constitue une invitation pour les participants à aborder le thème de la séparation. Cela se poursuit même après le vote de la loi du 9 décembre 1905 qui est loin de mettre fin à une tension sociale qui devait se poursuivre pour encore des décennies. Un banquet organisé à Tours en 1910 est particulièrement éloquent. Outre la structure d’une messe (« introït », « offertoire », « élévation »…) qui remplace les traditionnelles divisions entre entrées, plats, desserts, le nom des plats (« langouste à la cardinale », « tête de veau sauce liturgique ») invite à la dérision. Le menu se termine par « ite missa est », qui marque d’ordinaire la fin de l’office, suivi du terme « français » renvoyant chaque participant à sa citoyenneté, et non à une quelconque croyance. Finir ainsi constitue une claire affirmation de la supériorité du temporel sur le spirituel.

    Cette tradition des banquets se perpétue-t-elle encore aujourd’hui dans les milieux anticléricaux comme ceux de La libre pensée ?

    Ce genre de manifestations perdure, et des associations engagées mettent toujours au goût du jour des « banquets laïques et républicains » et autres « banquets gras ». Si la question religieuse était au départ prégnante, elle me paraît aujourd’hui moins centrale et reléguée au rang de folklore. Les événements de ce type qui ont aujourd’hui le plus d’écho sont des banquets du 21 janvier, jour de la mort de Louis XVI, au cours desquels on partage une tête de veau qui symbolise la décapitation de la figure honnie".

    La tradition des banquets république perdure. Elle a aujourd'hui une dimension plus laïque que anticléricale. Elle a été importante en Eure et Loir, avec notamment les banquets Marceau. Elle reprend force et vigueur avec le banquet du vendredi 25 mai organisé par le Collectif laïque d'Eure et Loir. Il est précédé de la plantation d'un Arbre de la Laïcité. Voir notre article. 

    Exposition Universelle de 1900. Le jardin des Tuileries..jpg

    Le banquet des maires de France, au Jardin des Tuileries en 1900. 

    Son histoire est restée fameuse. Voir le site 

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    cercles_condorcet_RVB_couleur.jpgLes Cercles Condorcet sont affiliés à la Ligue de l'enseignement. Mouvement d'éducation populaire laïque, la Ligue est une confédération réunissant des Fédérations départementales, dont celle d'Eure et Loir.  La Ligue est aussi un mouvement d'idées. Les initiatives des Cercles sont accompagnés par une édition "Cercles Condorcet" sur Médiapart. La Ligue anime également une édition "Laïcité". 

  • Plantation d'un Arbre de la Laïcité et Banquet républicain le 25 mai

    Le 15 mai, en Salle des Fêtes de Landelles, se déroulera le banquet républicain organisé par le Collectif laïque d'Eure et Loir dont est membre de Cercle Condorcet-Viollette. Un Arbre de la Laïcité sera planté à cette occasion. D'où vient cette tradition ? Elle semble récente. En fait plonge ses racines -c'est le cas de le dire- dans des traditions populaires de longue date. 

    De l'Arbre de Mai à l'Arbre de la Laïcité.

    Arbre-de-la-laïcité.jpg

    Depuis une quinzaine d'années, le mouvement laïque se mobilise autour du jour anniversaire de la loi de séparation des Eglises et de l’Etat, le 9 décembre, et au-delà tout au long de la semaine. Cette journée se veut associative. L’objectif n’est pas de revendiquer un nouveau jour férié, voire chômé. Ni même une journée nationale officielle, telle que celles proposées par Sophie Joissains au Sénat ou Jacques Myard à la Chambre des députés. Il s’agit d’illustrer et de défendre les principes et les valeurs laïques, en particulier la liberté de conscience.

    Parmi les initiatives, l’une d’entre elles se distingue par son originalité : la plantation d’Arbres de la Laïcité, en relation avec des municipalités sensibles aux questions laïques. Ces initiatives se sont répandues tout au long de l'année, pour diverses occasions. C’est à Guy Georges, ancien secrétaire général du Syndicat national des instituteurs, que nous devons l’idée et l’impulsion pour sa mise en œuvre. Ce beau geste symbolique est évidemment inspiré par les Arbres de la Liberté. Selon Jacques Godechot « L’arbre de la liberté n’est autre que l’ancien « mai » que les paysans plantaient généralement à l’occasion des fêtes votives, tradition héritée sans doute des vieux cultes païens. Les premiers arbres de la liberté furent plantés dans le Périgord dès le mois de janvier 1790 » (Les institutions de la France sous la Révolution et l'Empire, PUF, 1998).

    L’arbre de mai était un poteau décoré d’emblèmes manifestant de façon festive la cohésion populaire communale. L’arbre de la liberté s’en inspire tout en lui donnant un sens nouveau : l’affirmation de la souveraineté du peuple (Eric Fechner « L’arbre de la liberté » Revue Mots n° 15, octobre 1987). Des milliers furent plantés. L’abbé Grégoire, député à la Convention, leur consacrera une importante étude. On en plantera encore en 1830, en 1848 (où ils furent bénis par le clergé !), en 1871 et à la Libération. L’arbre est un puissant symbole par son enracinement, par sa fière verticalité et par son feuillage protecteur. Parmi les symboles de la Révolution, l’arbre de la liberté est, d’après Albert Mathiez « le plus vivace dans l’âme populaire » (Les origines des cultes révolutionnaires. Société nouvelle d’édition et de librairie. 1904). A la suite des arbres de Mai et de la liberté, on plantera des arbres de la fraternité, de la raison, de l’union, de la vertu… L’arbre de la laïcité s’inscrit dans l’histoire populaire et dans la mémoire révolutionnaire. La laïcité comme garante de nos libertés est mise à l’honneur, contre les conceptions de ceux qui la réduisent à des interdits.

    Venez, toutes et tous, participer à ce moment symbolique,
    et à ce banquet festif !

    C'est à Landelles, Salle des Fêtes le vendredi 25 mai à 19 heures.

    N'oubliez pas de vous inscrire en envoyant votre chèque de 30 € à l'ordre du Collectif laïque du Perche

    A poster à l'Union Rationaliste-Collectif laïque 32 rue Pannard 28190 Courville-sur-Eure

    Tout est sur l'affiche ci-dessous:

    Banquet mai 2018.jpg

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