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Maurice Viollette et l’Algérie

Maurice_Viollette_1929.jpgDans l’avant-guerre de 1914 Maurice Viollette est un des rares hommes politiques à porter un regard lucide sur la politique coloniale de la France... Olivier Cojan nous rappelle quels furent les projets humanistes et républicains qu'il tenta de promouvoir. 

Olivier Cojan, l'écrivain qui a su raconter la vie populaire eurélienne dans sa grande saga "Le pays où vont mourir les rêves", a donné à l'Université Chartraine du Temps Libre une conférence le 10 janvier dernier. Avec son aimable autorisation, nous publions la partie consacrée à l'action de Maurice Viollette en Algérie. Le récit, dépourvu des anachronismes trop fréquents sur cette période, d'une occasion manquée qui aurait pu conduire à la séparation paisible et à la reconnaissance mutuelle des deux peuples. 

Projet_Viollette.jpgMaurice Viollette est né à Janville en 1870 et mort à Dreux en 1960, ville dont il a été maire de 1908 à 1959 (sauf de décembre 1940 à août 1944). Elu député en 1902 il se range dans la toute petite minorité des députés partisans de réformes de fond dans l’empire colonial français. Il va oser dire et écrire que la moindre des choses serait d’octroyer la citoyenneté française aux Musulmans d’Algérie puisque « l’Algérie c’est la France » et qu’il ne peut y avoir deux catégories de Français en France. C’est une véritable déclaration de guerre aux tenants de l’expansion coloniale. Pour la presse de droite et d’extrême droite, il devient « l’extravagant Viollette » qui veut livrer l’empire colonial français aux nègres et aux Arabes.

En mai 1924, après la victoire du cartel des gauches aux législatives, Paul Painlevé président du conseil le nomme gouverneur général de l’Algérie ce qui fâche très fort le lobby colonialiste à Paris comme à Alger. D’autant que Viollette n’a pas abandonné son idée de faire accéder, petit à petit les indigènes algériens à la citoyenneté française.

Dès la fin 1925 se développe une violente campagne de presse contre Viollette à Paris comme en Algérie. A l’époque, dans les journaux, tous les coups sont permis : diffamation, mensonges, injures et insultes. Violette fait front, il résiste tant qu’il peut mais finit par démissionner en novembre 1927.

Viollette algerie.jpgRevenu à Dreux, il publie en 1931 un livre dont le titre est sans ambiguïté : L’Algérie vivra-telle ? Viollette en plus de décrire la misère de la population musulmane et la discrimination   dont elle est victime affirme en conclusion que « si l'Algérie devait rester le fief exclusif des colons, elle serait dans, quinze ou vingt ans, perdue pour la France... »

Mais Maurice Viollette n’en a pas fini avec l’Algérie. En juin 1936 Léon Blum, qui a bien conscience du problème politique posé par l’Algérie, l’appelle comme ministre d’Etat dans le premier gouvernement de Front populaire. A charge pour lui d’élaborer un nouveau statut pour les populations vivant en Algérie.  Violette reprend son idée d’amener très progressivement un nombre conséquent d’Algériens à la pleine citoyenneté française.

Dès que le projet de loi est déposé sur le bureau de l’Assemblée nationale, le lobby colonial et l’extrême-droite se mettent à donner de la voix, Viollette et Blum sont obligés de raboter leur projet.

Viollette conserve son poste dans le ministère dirigé par Camille Chautemps à partir de juin 1937 mais quand Daladier devient président du Conseil en avril 1938, il n’est pas reconduit dans ses fonctions et le projet Blum-Violette est enterré.

En 1947 quelques dispositions du projet Blum-Viollette seront reprises – notamment l’abrogation du code de l’indigénat – mais ces progrès seront notoirement insuffisants. Il faudra attendre 1958 et le retour du Général de Gaulle pour accorder l’accès au suffrage universel et la pleine citoyenneté française à ensemble de la population musulmane d’Algérie, mais il sera bien trop tard à ce moment-là...

Pour contacter le Cercle Condorcet-Viollette: charlesconte@laposte.net 

Histoire populaire de l'Eure-et-Loir

Le Cercle Condorcet-Viollette propose en ligne l'Histoire populaire de l'Eure-et-Loir 

cercles_condorcet_CMJN_couleur.jpgLes Cercles Condorcet sont affiliés à la Ligue de l'enseignement. Mouvement d'éducation populaire laïque, la Ligue est une confédération réunissant des Fédérations départementales, dont celle d'Eure et Loir.  La Ligue est aussi un mouvement d'idées. Les initiatives des Cercles sont accompagnés par une édition "Cercles Condorcet" sur Médiapart. La Ligue anime également une édition "Laïcité". 

 

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