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Conseils à ma fille, par Condorcet

Condorcet.jpgEn 1793, Condorcet est condamné à mort. Il est contraint de se cacher. Pendant cette période, il écrit son "Esquisse d’un tableau historique des progrès de l’esprit humain", publié après sa mort, et son dernier texte "Conseils à ma fille" (1794). Ce texte, connu sous différents noms, reste un modèle d’éducation morale qu'il est bon de relire aujourd'hui. 

En 1786, Condorcet épouse Sophie de Grouchy, la sœur du futur maréchal de Grouchy. Il naît une fille Alexandrine Louise Sophie de Caritat de Condorcet (1790-1859), appelée Eliza (ou Liza, ou Elisa).

Opposé à la peine de mort, Condorcet vote contre l’exécution de Louis XVI. Le jacobin Marie-Jean Hérault de Séchelles propose une nouvelle constitution. Condorcet la critique ; les montagnards et son ennemi Robespierre le condamnent pour trahison. Le 8 juillet 1793, la Convention vote un décret d’arrestation contre lui. Il est décrété d’accusation le 3 octobre ce qui signifie, sa condamnation à mort.

Le 25 mars 1794, Condorcet quitte sa cachette. Il tente de fuir Paris. Son ami Suard refuse de l’héberger. Il est arrêté à Clamart deux jours plus tard, et mis en prison à Bourg-Égalité (Bourg-la-Reine). On le retrouve mort, empoisonné, deux jours plus tard, dans sa cellule.


Conseils de Condorcet à sa fille, 1794


Mon enfant, si mes caresses, si mes soins ont pu, dans ta première enfance, te consoler quelquefois, si ton cœur en a gardé le souvenir, puissent ces conseils, dictés par ma tendresse, être reçus de toi avec une douce confiance, et contribuer à ton bonheur …
L’habitude des actions de bonté, celle des affections tendres, est la source du bonheur la plus pure, la plus inépuisable.
Elle produit un sentiment de paix, une sorte de volupté douce, qui répand du charme sur toutes les occupations, et même sur la simple existence.
Prends de bonne heure l’habitude de la bienfaisance, mais d’une bienfaisance éclairée par la raison ; dirigée par la justice.
Ne donne point pour te délivrer du spectacle de la misère, mais pour te consoler par le plaisir de les avoir soulagées.
Ne te borne pas à donner de l’argent ; sache aussi donner tes soins, ton temps, tes lumières, et ces affections consolatrices souvent plus précieuses que des secours.
Alors ta bienfaisance ne sera plus bornée par ta fortune : elle en deviendra indépendante, elle sera pour toi une occupation comme une jouissance.
Apprends surtout à l’exercer avec cette délicatesse, avec ce respect pour le malheur, qui double le bienfait et ennoblit le bienfaiteur à ses propres yeux. N’oublie jamais que celui qui reçoit est par la nature l’égal de celui qui donne ; que tout secours qui entraîne de la dépendance n’est plus un don, mais un marché, et que, s’il humilie, il devient une offense.
Jouis des sentiments des personnes que tu aimes : mais surtout jouis des tiens. Occupe-toi de leur bonheur, et le tien en sera la récompense…


Extrait des « Conseils de Condorcet à sa fille », tome 1 des Œuvres complètes de Condorcet – éd. Paris 1847-1849 –Transcription de Claude-Jean Lenoir, président du Cercle Condorcet-Voltaire-d'Holbach de Normandie. 

Histoire populaire de l'Eure-et-Loir

Le Cercle Condorcet-Viollette propose en ligne l'Histoire populaire de l'Eure-et-Loir 

cercles_condorcet_RVB_couleur.jpgLes Cercles Condorcet sont affiliés à la Ligue de l'enseignement. Mouvement d'éducation populaire laïque, la Ligue est une confédération réunissant des Fédérations départementales, dont celle d'Eure et Loir.  La Ligue est aussi un mouvement d'idées. Les initiatives des Cercles sont accompagnés par une édition "Cercles Condorcet" sur Médiapart. La Ligue anime également une édition "Laïcité". 

 

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