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Gaston Couté, un parcours, une vie...

Gaston-Coute 2.jpgUn article de Laurent Buffy, publié dans "La Gazette", de l'association L'Amitié Beauce Perche Thymerais.

« Allons, faut s'en aller, ma douce !
Les violons ont perdu parole,
Et su' la plaine tapissée d'amour
V'là la nuit grand' qui dégringole. »

 

Un parcours, une vie...

gaston-coute0.jpgL'an 1880, le 23 du mois de septembre à 3 heures naît à Beaugency, le poète Gaston Couté, fils de minotier. Après le berceau, il fréquente l’école communale puis le lycée Pothier d’Orléans, qu’il quitta prématurément. Il entre dans le monde du travail, collabore au journal « Le Progrès du Loiret », mais est remercié en raison de ses sympathies révolutionnaires. En 1898, il décide de partir pour Paris avec poèmes et chansons dans la musette : il sera chansonnier.

La capitale regorge de cabarets artistiques. Il est engagé au cabaret « L’âne rouge » avec un salaire mirobolant : un café crème par jour ! Vie miséreuse malgré quelques prestations dans d’autres estaminets montmartrois, comme le « Lapin agile » ou « Aux funambules ». Petit à petit, ses chansons de révolte et d’amour - en patois beauceron ou pas - obtiennent un vif succès. Le peuple les aime. On le chante un peu partout, dans les ateliers, sur les chantiers, dans la rue. Il se produit en province et même à l’étranger. Des journaux, « Le Libertaire », « Le Journal du Peuple », « La Guerre Sociale », « La Barricade », éditent ses chansons et ses textes corrosifs, sur l’actualité du moment. Hélas, ce n’est pas le succès qui le grise mais plutôt l’alcool et l’absinthe. Cette vie de bohème et de boisson altère sa santé. Il meurt de congestion pulmonaire à trente et un ans.

Un message au peuple

IMG_20230514_090805.jpgSon corps repose en paix, non pas dans " L’champs d’naviots ", mais au cimetière de Meung-sur-Loire dans le Loiret. Dans ses chansons, Couté, outre une poésie dont l’écriture en langue d’oïl est bien comprise par le peuple du nord de la France, aborde des thèmes sociaux et modernes pour l’époque. L’antimilitarisme (Le conscrit), l’amour... disons très sensuel (Le pressoir) ou parfois tragique (La Julie jolie, Amour anarchie), la pingrerie de certains paysans (Les mangeux d’terre), l’anticléricalisme (Le christ en bois), la liberté (Le gars qu’à mal tourné), le vote (Les électeurs), l’école (L’école), les femmes (La gourgandine), les moulins de son enfance (Le moulin mort, Le deuil du meunier). Il rend hommage à la terre, au travail des paysans et ouvriers, à l’alcool (Les absinthes).

Une source d'inspiration pour des artistes

La poésie de Couté, méconnue aujourd’hui, bien que comparable à celle de Villon et à celle de Brassens, n’a pas la place qu’elle mérite. Heureusement, plus de 187 interprètes vont perpétuer son œuvre.  Edith Piaf interprètera deux de ses chansons, " Va danser " et " La Julie jolie ", chanson préférée de son père disait-elle. Marcel Amont et Patachou chanteront également " Va danser ", Pierre Brasseur " Jour de lessive ", Bernard Lavilliers " La dernière Bouteille ", " Premiers pas ", " Le Christ en bois ", et le groupe La Tordue " Le pressoir ". N’oublions pas non plus les chanteurs et interprètes : Gérard Pierron, Gérard Launay et bien sûr notre ami courvillois pur souche, compagnon de notre association, Michel Lesieur.

Un héritage pour la postérité

Un musée lui est dédié à Meung-sur-Loire ainsi qu’un festival une fois par an. Une association propose un parcours à pied sur les traces de Gaston Couté, quand il cheminait à travers la campagne beauceronne.

Des livres lui sont consacrés. Ses poèmes sont édités. Notons l’excellent coffret d'Alain Leduc. En navigant sur le net, vous trouverez aussi des informations sur Gaston Couté. Et nous terminerons par une citation de Pierre Marc Orlan, « Gaston Couté est un poète paysan dont le renom grandira tout d’un coup un jour quelconque de l’avenir ».

On peut le dire et sans ambages, c’est un homme de lettres et de combats.

Laurent Buffy

Article publié dans "La Gazette", de l'association L'Amitié Beauce Perche Thymerais.

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